Hier soir sur TF1 : le Disney Club

Les militants socialistes crient-ils hourra en ce lendemain de l’intervention de Ségolène Royal sur TF1?

Sur la forme : c’était bien pensé. Ne pas être stoïque derrière son pupitre, bouger autour et s’y accouder comme à un comptoir de bar pour présenter son pacte présidentiel, c’était retenir une bonne leçon de ses conseillers en communication. Sincèrement bien joué, j’ai aimé cette image.

Mon avis, plutôt sur le fond : j’ai été agacé pendant toute l’émission. D’abord par la qualité des questions. J’ai trouvé le public plus accrocheur et plus pertinent lors des précédentes émissions. Les questions ne concernaient que des sujets personnels. Rien de bien global, je ne me suis pas senti concerné en tant qu’individu. Juste une énumération de sujets particuliers. Alors peut-être que j’ai particulièrement relevé ce comportement parce qu’il s’agissait d’une candidate que je ne porte pas dans mon coeur. C’est aussi le format de l’émission qui veut ça : il est impossible pour un candidat de présenter son programme dans son ensemble, seulement, petits bouts par petits bouts… renforçant encore les discours bien démagos (comme les précédents candidats). Néanmoins, j’ai trouvé le débat pathétique sur beaucoup de situations… sans compter PPDA qui coupait les réactions un peu sèches. Bon, il l’a aussi fait pour les autres candidats, ok! Et je ne parle pas de l’ange qui passe quand elle va consoler ce pauvre monsieur en fauteuil roulant, atteint de sclérose en plaques…

Ségo a remercié chaque intervenant par un “merci de me poser cette question” et un “vous avez raison”… Agaçant, quand ces mots reviennent toutes les 2 minutes. Ses réponses : “Oui, c’est ce qu’il y a dans mon pacte présidentiel”. La seule fois où elle n’a pas été d’accord avec ses interlocuteurs, c’était sur un sujet majeur concernant l’ensemble de la population…. la chasse!

Quand je pense qu’il y a 2 semaines, on faisait un scandale sur le producteur de cette émission de TF1, ex-membre du cabinet de Raffarin… Personnellement j’ai trouvé que l’exercice était bien plus aisé pour la candidate socialiste : le panel de français “représentatif” la caressant bien plus dans le sens du poil que les autres candidats.

Au final, je pense que l’exercice est réussi pour une majorité des français : elle a su leur parler en se basant essentiellement sur la forme et en acquiescant à chaque intervention. Pas à moi, désolé…

Petite précision : ce n’est que mon avis, forcément biaisé par ce que je pense (et j’en rajoute un peu aussi). J’aimerai connaître votre avis en tant que supporter ou non de Ségolène Royal : vous en avez pensé quoi, sur la forme et sur le fond de cette émission? J’ose espérer que même des militants socialistes auront un oeil un tant soit peu critique…

Bientôt…

UN NUMÉRO DE TÉLÉPHONE VOUS SAUVERA LA VIE

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Je suis pédé, de droite…

…et c’est déjà pas mal !

Ce que je lis en ce moment ou ai pu lire, ici ou là sur le net me fait m’étrangler parfois. Surtout lorsque cette campagne présidentielle 2007 se caractérise par étant d’un nouveau type en invitant une partie (encore réduite) des électeurs-internautes à participer, à échanger et de temps en temps à s’affronter plus directement et moins cordialement (ce qui arrive de plus en plus souvent). Ce qui me fait réagir et souvent hurler, c’est la tendance de certains à associer homosexualité au vote à gauche. Cette tendance à systématiser ce lien et à le rendre obligatoire, me rend fou. Certains écrivent (et parfois pensent) que l’on ne peut être de droite et gay en même temps. Je vais essayer d’expliquer ma démarche…

Fils d’une mère enseignante, mes inspirations économiques sont plutôt libérales : je crois au marché et à sa propre régulation, je crois à une certaine forme de libéralisme (et ce n’est pas un gros mot, Zep ! ;) ). Mes études en économie tant sur la théorie des économistes que sur l’étude des faits économiques historiques jusqu’à présent, ont tendu à ce que je me fasse une opinion : celle d’avoir une tendance politique plutôt proche de notre droite. Sur le plan social, je modère un peu plus mes propos et pensées (quoique…), mais si on fait les comptes, c’est toujours la droite qui gagne dans mon esprit. Voilà, ce ne sont que mes idées de départ qui me guident et en les exposant ainsi, je ne cherche bien évidement à convaincre personne.

J’en viens au cœur de mon idée : adhérer à des idées politiques et à des concepts sociaux n’ont rien avoir avec les orientations sexuelles de chacun. Et je m’insurge contre les gens qui se doivent d’imposer un quelconque lien. Parce que je suis pédé, je serais obligé de voter à gauche ? Of course, not ! C’est vrai, la gauche et la droite ont un passé sur la question, d’ailleurs plutôt en faveur de la gauche, à l’image de l’intervention de Mitterrand en 1981. Le tableau de la droite est bien plus sombre sur le même terrain : opposition au PACS, manifestations outrancières d’une certaine partie de la droite… Je reconnais ces faits comme explication d’une éventuelle légitimation du vote à gauche de la population gay-lesbienne et je ne les remets pas en cause. Mais aujourd’hui, je suis mûr dans ma sexualité : une acceptation pleine et entière avec assez de vécu pour savoir quel genre de relation et quel genre de futur je veux. Ce n’était pas forcément le cas en 1998 et je n’étais pas né en 1981. Ce passé est alors moins légitime à prendre en compte pour moi ne l’ayant pas vécu dans mon état d’esprit actuel ; mais j’en conviens, je peux comprendre ceux qui ont gardé ça bien présent dans leur tête. Je pense surtout qu’aujourd’hui, les idées, repères et positions des partis évoluent (assez rapidement en fait) : réjouissons-nous que chaque grand parti (à qui l’on pourrait décemment confier nos voix) étudient et évoquent la question homosexuelle en proposant des choses. Et les partis évoluent tout en essayant de séduire la plus large majorité de leurs électeurs. A droite par exemple, cet électorat va des personnes comme moi (pluôt centristes) jusqu’à la frange la plus extrémiste (catho, limite FN…). Il faut aussi prendre ça en considération.

Il y a 6 mois, je pensais néanmoins voter à gauche, histoire que le PS et Cie montrent enfin un peu ce qu’ils sont capables de faire au pouvoir, au lieu de se plaindre systématiquement (c’est le rôle de l’opposition, je ne les blâme pas pour ça). Et je me disais que en ce qui concerne le « droit » des homos, c’étaient eux qui étaient le plus susceptibles de faire avancer les choses (mariage, adoption…). Aujourd’hui l’UMP propose une « union civile » qui ne me convient guère et c’est vrai que face à la proposition PS, sur le papier cette « union civile » ne faisait pas le poids. J’ai changé d’avis depuis : je me suis renseigné sur l’exacte proposition des socialistes déposée au Sénat (en juin dernier, je crois). J’ai été assez déstabilisé, en fait. Ils communiquent sur le mot ‘mariage’ mais au final, ce n’est pas une si grande avancée que ça. Actuellement, il existe un unique texte sur le mariage légitimant la filiation et la parentalité (et donc l’adoption) dans le même texte. La proposition socialiste consiste certes à remplacer par « les époux » un peu partout afin d’avoir le même nom de contrat pour les hétéros et pour les couples de même sexe, mais aussi à séparer les notions de mariages et de filiation en 2 textes, séparant donc la parentalité du mariage :

- Proposition de loi tendant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe

- Proposition de loi tendant à amenager les conditions d’exercice de la parentalité

Toute l’ambiguité est là : celle de pouvoir faire passer un texte sans l’autre, ou en modifiant le second. Ca ne sera peut-être pas le cas et j’espère que ça le sera pas. Je salue les propositions et je ne les critique pas, c’est déjà une proposition en elle-même, très intéressante. Mais à mes yeux, cette séparation fait perdre de sa splendeur à ces propositions qui continuent à faire tourner la tête d’un tas de personnes. Au final donc, ce qui aurait pu me faire voter PS (en ne me basant que sur l’unique notion de l’évolution du « droit » des homos) ne fait plus basculer ma balance, face aux propositions compilées des partis. Parce que c’est bien ça dont il est question : face à notre paysage politique bimodal, il ne s’agit plus de trouver le candidat chez qui on trouvera le plus de points communs, mais ça sera celui qui minimisera les idées sur lesquelles nous sommes en désaccord…

Alors savoir si ça sera Sarko ou Bayrou, je ne sais pas encore. Car oui Sarko me fait un peu trembler sur certains sujets et aussi car Bayrou semble être une bonne alternative quand on fait les comptes… Let’s see.

Voilà, j’explique dans ce billet un peu mon choix et ma position actuelle. Je souhaite juste qu’on arrête, par pitié de penser qu’homosexualité et droite sont toujours antinomiques. Je m’insurge contre ceux qui imposent un vote ou une manière de penser communautariste (une de plus?!). On peut concilier les deux aujourd’hui, bien plus qu’homosexualité et religion à laquelle, pour moi, l’adhésion de fait dans la globalité par les pensées, gages de la foi et qui condamne ouvertement ce choix d’orientation sexuelle.

<mode Steevy OFF>

Ma soirée passionnante de Saint-Valentin

repassage

Poptasi

Gyom m’a devancé dans la question qu’il me pose sur la provenance de la bannière de cette nouvelle version de blog. Je voulais vous en toucher en mot, de toutes façons… Quand j’étais à Amsterdam, j’en ai profité pour faire un peu de shopping, et je suis tombé sur une galerie d’artistes : beaucoup de choses hors de prix mais plutôt bien pensées et joliment dessinées. C’est toujours intéressant de ce qui peut se faire dans ce genre dans les autres pays. Je suis cependant tombé sur une série limitée de T-Shirt dont la marque est Poptasi, une marque hollandaise donc. Quelques dessins reprennent le petit nounours de base et j’ai craqué sur celui-ci avec les petites ailes, représentant mon pseudo sur le net. En plus, la matière est toute douce. Et l’étiquette est trop mignonne, j’adore !

 

Poptasi

 

J’aime donc à penser que je porte le t-shirt n°110 d’une édition limitée (sur 300) dont on ne peut se procurer les dessins qu’à Amsterdam ou dans des villes au nom imprononçable (Eindhoven, Enkhuizen, Hoorn ou Utrecht) !

Funny Games d’Haneke

Hier soir, en bon film de dimanche soir, je me suis visionné Funny Games le film de l’allemand Michael Haneke, nominé à Cannes en 1997. En fait, une amie jounaliste me l’avait conseillé lorsqu’elle reçut le coffret du réalisateur qui vient de sortir. A cette occasion, elle s’était faite une petite retrospective et m’a alors parlé de ces films. J’avais vu Caché (Juliette Binoche et Daniel Auteuil) lors de sa sortie en salles et j’avais trouvé le style assez spécial, mais avec néanmoins une bonne impression : ce genre de films qui a ses propres règles cinématographiques et à la mise en scène à la coupe sèche sont bien loin des réalisations habituelles (et autres blockbusters). Sur cette base de peu de connaissance d’Haneke, je me suis donc procuré Funny Games.

L’histoire : une famile (un père, une mère et le bambin de 5-6 ans) part en vacances dans leur maison au bord d’un lac. Ils déballent leurs affaires jusqu’à ce qu’un jeune homme légèrement enrobé, très poli, vienne demander quatre oeufs. Il les casse. Puis il devient insistant et en redemande. C’est là que le film commence à dégénérer. Sous l’apparence agréable de ce garçon plutôt propret et de bonne famille, se cache en réalité, un véritable monstre. Il se fait rejoindre par un ami et tous les deux commencent à séquestrer la famille… à coups de club de golf dans les genoux. Un extrait pour vous donner une idée : celui du début qui met dans l’ambiance.

[youtube eqRXL-YMFpI]

On est face à une violence gratuite où le spectateur n’est réduit qu’au stade de simple voyeur passif qui reçoit en pleine face les évènements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Le malaise est alors un état de fait obligé à la digestion de cette violence. Haneke a sa manière de mettre en scène qui déclenche ce malaise : de longs plans séquences, ponctués de cris (et de sang) ou en silence, un montage sans sophistication… toutes ces choses qui font que l’on est propulsé au coeur du film. Je suis sensible à ces réalisations et à ces mises en scène qui représentent tout autant un travail de pré-production dans la tête du réalisateur que de post-production, sur les bancs de montage.

Voilà donc un film (et un réalisateur) que je vous conseille. De mon côté, je cours me procurer les autres oeuvres d’Haneke, qui semble bien torturé.