Lendemain de soirée

Lendemain de soirée, à comater… à penser… à se reposer, dans une lumière tamisée… à ne pas arriver à travailler… et pourtant il faudrait. Le mois de mars s’achève, il a été long, très long, trop long. Beaucoup d’échéances pour la fac, cette aventure dans laquelle je me suis lancé en plus de mon boulot, en octobre dernier. J’ai l’habitude de gérer mon stress, de la contenancer, de l’apprivoiser et en général, je sais m’en servir pour être efficace. Dernièrement, ça n’a pas si bien marché que ça. Simplement parce qu’après une journée de boulot bien remplie, l’idée de me mettre à réviser, à écrire ce dossier à faire en trinôme, à lire des articles économétriques de recherche sur le cinéma pour mon mémoire, ne m’enchante guère. Il a été dur ce mois de mars! Ca promet d’être un peu plus calme désormais, un peu moins de pression. Il reste néanmoins que je suis fatigué et à fleur de peau. Fatigué de gérer tout ça. A fleur de peau, parce que je n’arrive pas à trouver le soutien dont j’ai besoin, ce soutien si spécial que l’on peut trouver chez son autre, celui chez qui un bâtement de cils suffit à vous faire comprendre, comprendre que c’est dur, comprendre que c’est beau, comprendre que l’on a besoin de bras autour de soi, comprendre que l’on peut tout partager et ne pas se retenir par pudeur, comprendre que l’on peut faire glisser quelques larmes chaudes sur une épaule… simplement en silence. Bordel, avoir pu goûter à ce genre de complicité et ne pas l’avoir là, me rend fou, à l’instant où je tape ces quelques lignes.

Reconnaître que je gère mal et que c’est vrai, c’est difficile me fait du bien. J’ai des périodes comme ça pendant lesquelles je me sens à bout de souffle, épuiser à courir, et m’arrêter en freinant devant une barrière face à un précipice avec une vue splendide. Regarder, admirer la vue, se poser. S’arrêter, respirer, puis repartir les mains dans les poches, et continuer à avancer en marchant, plus léger. Cette sensation est celle que j’éprouve en ce moment. J’ai juste besoin d’approcher cette barrière, cette fin de route pour respirer un grand coup et me reposer un peu.

Lendemain de soirée à se remémorer ce concert si génial d’Emilie Simon à l’Olympia (merci, Seb pour l’envoi du morceau)… Un sourire, sur mes lèvres. Tout ça n’est qu’une passade, je sais rebondir, quelques minutes me suffisent. Je ne me cache pas derrière un façade de faux bien-être, je sais passer d’un état à l’autre, trouver l’équilibre. J’ai pratiquement toujours le sourire en société, en c’en est un vrai. Mais comme beaucoup, une mélodie, quelques notes peuvent me retourner la cervelle. Cet état si spécial mais si bon de tout lâcher d’un coup, cette pression, se vider pour repartir, de la faire seul mais pas en cachette : c’est la possibilité de connaître ses limites et de les dépasser de temps à autre.

Je vais retrouver un ami pour aller boire un verre, ça va déjà mieux de faire sa pleureuse!

10 commentaires

  1. Thanos 31 Mar / 17:43

    you can’t imagine how i understand you…

  2. WanderingIA 31 Mar / 18:08

    Moi c’est le contraire, je peux pas dire au gens que je vais mal, ou que je suis triste. Jamais. Même à ma meilleure amie. Mais tout ceux que j’aime savent que je suis là pour eux, et n’hésite pas à venir chercher du réconfort. Normal, en tant que marraine la bonne fée, je dois être un soutient exemplaire! Quelque soit mon état d’âme, les gens me considéreront comme quelqu’un d’éclaté (dans le sens déjanté). Mais je ne désespère pas trouver l’homme qui explosera ma barrière pour m’atteindre (Gentillesse, humour seront nécessaire, et une pioche!). Bon d’accord j’écris beaucoup mais quand un article me touche, je me dois de réagir, et comme je fais jamais rien dans la demi-mesure (c’est tout ou rien), je ne répond pas par 3 mots.

  3. 6L20 31 Mar / 18:12

    Borderline…

  4. Peio 31 Mar / 20:09

    Je suis touché de lire çà de toi ! Cette réaction à la lecture m’a surpris moi-même ..! Bisou a toi en tout cas, lapin … Ne lache pas prise ! :o )

  5. ugslw 1 Apr / 00:37

    Dominique A
    L’Horizon
    2006

    La Pleureuse

    Au cœur de la marrade
    Je serai ta pleureuse
    Quand ça rigolera
    Je geindrai à coeur joie ;
    Dans l’arène gauloise
    Où le pathos agace
    Ceux qui craignent de voir
    Leur propre peine en face :
    Je serai ta pleureuse.

    En plombeur de ces dames
    Ou en consolateur
    Si tu y trouves ton compte
    J’inonderai ton cœur ;
    Et que le beau Danube
    Se transforme en la Meuse
    Et je suis ta pleureuse
    Oui, je suis ta pleureuse
    Pour toujours ta pleureuse.

    Il reste hélas en moi
    De ce sourire en coin
    Qui de l’époque me fait
    Être aussi un larbin ;
    Mais secoue-moi un peu

    Que reviennent impérieuses
    Mes armes de pleureuse
    Oui, je suis ta pleureuse
    A jamais ta pleureuse.

    (www.commentcertainsvivent.com)

  6. Jarod_ 1 Apr / 09:41

    Certains moments sont durs, d’autres le seront encore plus, mais heureusement quelques uns seront bons et fabuleux :-)

  7. M. Fox 1 Apr / 09:44

    @ WanderingIA : Si tu cherches quelqu’un pour exploser ta barrière j’ai les coordonnées de quelques amis à te donner… :D (tuez-moi :) )

  8. ikare 1 Apr / 10:32

    @ Fox > Très glande classe! ;)

  9. Aleksander Bergkvist 1 Apr / 18:54

    “Comme vous avez raison” (c). Il y a quelques jours, j’ai dit à un très bon ami qu’il n’y avait pas de honte à avoir des moments de faiblesse, et à les partager. C’est bête de faire semblant d’être en super forme, d’être super souriant, et d’avoir un super moral de la morkitu, alors que nous ne sommes que des Hommes…

  10. Jonathan D. 2 Apr / 12:51

    Les fois où j’ai eu besoin de tout évacuer, je me suis fait une journée en solitaire dans Paris, à marcher avec l’ipod sur les oreilles, me poser dans un jardin avec un bouquin, boire un verre dans un endroit sympa (la dernière fois, c’était au Georges, en haut du Centre Pompidou par exemple) et après, ça repart :)