L’angoisse de la Présidentielle 14 April 2007 / 12:57
J’ai peur. Depuis quelques jours, cette campagne m’angoisse. Je ne croyais pas à un vote extrême mais il semble toujours et bien là et c’est quelque chose que j’avais occulter. Un article du Monde intitulé “Les électeurs du FN se dévoilent de plus en plus sur le lieu de travail” expose les réflexions de ceux que l’on traitait de “fachos”. C’est un article interessant qui décrit sous un jour plus respectueux qu’à l’accoutumé l’electorat frontiste. Il décrit les idées extrémistes de ceux qui n’ont plus honte de voter Le Pen. Les commentaires des internautes sur l’article font aussi peur, où l’on peut lire des témoignages totalement décomplexés de votants FN. Voilà, sûrement dans ma bulle parisienne, je me rends compte doucement que ces idées commencent à être reprises, assumées et acceptées par une frange de la population que je ne connais pas. On a beau dire, il faut malheureusement prendre en compte les avis de ces personnes. Et elles sont de plus en plus nombreuses à ne pas être convaincu par cette campagne. Déjà que je ne suis moi même pas convaincu par ce que peuvent nous raconter et nous promettre les 3 candidats UDF, PS et UMP, alors je n’imagine pas ceux qui n’ont pas accès à l’information que je peux avoir (internet, journaux, recul).
Et puis Sarko déconne complètement. C’est grave, c’est extrêmement grave ce qu’il a pu raconter dernièrement. L’identité nationale et ses thèses eugénistes donnent la gerbe a beaucoup de monde. Ses dernières interventions n’ont eu pour but que de draguer ardemment l’électorat de Le Pen… mais à un moment, trop c’est trop. Et le risque est celui-là : perdre ses électeurs les plus centristes. Je ne sais pas s’il pense tout ce qu’il dit, s’il pète les plombs ou alors si c’est stratégique à la veille du premier tour, mais je trouve ses interventions justes extrêmes, déplacées, gerbantes. Il ne me parle plus et je ne me retrouve en rien dans les dernières idées avancées par le candidat.
Quant à Ségolène, je ne peux sérieusement pas envisager de penser à voter pour elle. Les militants socialistes ont mis en avant quelqu’un qui ne me convient pas. Beaucoup de personnes m’affirment qu’il ne soutiennent pas un/une candidat/e mais un programme. D’abord, sur la personne : je ne la supporte pas, sa voix m’exècre, elle a l’aura d’une moule et je la trouve maladroite. Taxez moi de machiste, je ne pense pas être la meilleure personne à qui adresser ce défaut, huhuhu! Au final, le rôle du/de la Président/e est de nous représenter à l’étranger. Je ne me vois sincèrement pas être représenté par cette personne. Ensuite sur le programme, je ne le trouve pas pertinent, branlant sur beaucoup de points et sa représentante, je le ressens, ne sais pas l’expliquer et l’exposer. Et c’est regrettable que les socialistes n’ait pas su rassembler vraiment, car il est évident qu’aujourd’hui encore, comme en 2002, très peu d’électeurs sont convaincus par les décisions du PS.
Face à cette “droite dure et à la gauche molle” selon un très bon billet du Libé d’hier, le choix est franchement pas évident, mais pourtant si important.
Alors oui, je suis de droite et non je ne pourrais voter pour Sarko. La seule possibilité qu’il me reste est le vote stratégique, vote utile ou vote par dépis. Quelque soit la façon dont on qualifie ce vote, il va bien falloir mettre un bulletin dans l’urne dimanche prochain. Voilà pourquoi je vais voter Bayrou. Certains affirment que le Béarnais n’a pas de programme. C’est peu-être un peu le cas, même si il y a de bonnes idées sur le fond, on ne peut pas lui renier ça. On affirme aussi que son union nationale n’est qu’une parodie de la IVème République, que la cohabitation est quelque chose que l’on a déjà vu et qu’il ne sera pas suivi ou alors que c’est une idée idéaliste. Ces “prédictions” n’ont pas de valeur à mes yeux et je leur répondrais que j’ai envie d’essayer ce changement. Sur ce point je trouverais dommage que des gens qui pourraient travailler ensemble (et bien) ne se donnent pas la main pour faire avancer la France. Si ça marche tant mieux. Si ça ne marche pas, tant pis, on en prend pour 5 ans, mais on aura eu la possibilité d’essayer et de tester la situation et peut-être qu’alors la gauche et la droite géreront plus intelligemment leur rassemblement.
Voilà mon post sur mon ressenti de la campagne à la veille du 23 avril et mon intention de vote. Le sujet est délicat parce que chacun milite ou même pense d’une manière différente mais légitime. C’est la mienne et je ne cherche pas à convaincre, juste à exposer la façon dont j’aborde la Présidentielle. Ca ne m’empêchera pas d’appeler ma grand-mère bretonne qui vit dans le fin fond des Côtes d’Armor pour la convaincre de ne pas mettre un bulletin Sarko ou Le Pen dans l’enveloppe…