Funny Games d’Haneke

Hier soir, en bon film de dimanche soir, je me suis visionné Funny Games le film de l’allemand Michael Haneke, nominé à Cannes en 1997. En fait, une amie jounaliste me l’avait conseillé lorsqu’elle reçut le coffret du réalisateur qui vient de sortir. A cette occasion, elle s’était faite une petite retrospective et m’a alors parlé de ces films. J’avais vu Caché (Juliette Binoche et Daniel Auteuil) lors de sa sortie en salles et j’avais trouvé le style assez spécial, mais avec néanmoins une bonne impression : ce genre de films qui a ses propres règles cinématographiques et à la mise en scène à la coupe sèche sont bien loin des réalisations habituelles (et autres blockbusters). Sur cette base de peu de connaissance d’Haneke, je me suis donc procuré Funny Games.

L’histoire : une famile (un père, une mère et le bambin de 5-6 ans) part en vacances dans leur maison au bord d’un lac. Ils déballent leurs affaires jusqu’à ce qu’un jeune homme légèrement enrobé, très poli, vienne demander quatre oeufs. Il les casse. Puis il devient insistant et en redemande. C’est là que le film commence à dégénérer. Sous l’apparence agréable de ce garçon plutôt propret et de bonne famille, se cache en réalité, un véritable monstre. Il se fait rejoindre par un ami et tous les deux commencent à séquestrer la famille… à coups de club de golf dans les genoux. Un extrait pour vous donner une idée : celui du début qui met dans l’ambiance.

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On est face à une violence gratuite où le spectateur n’est réduit qu’au stade de simple voyeur passif qui reçoit en pleine face les évènements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Le malaise est alors un état de fait obligé à la digestion de cette violence. Haneke a sa manière de mettre en scène qui déclenche ce malaise : de longs plans séquences, ponctués de cris (et de sang) ou en silence, un montage sans sophistication… toutes ces choses qui font que l’on est propulsé au coeur du film. Je suis sensible à ces réalisations et à ces mises en scène qui représentent tout autant un travail de pré-production dans la tête du réalisateur que de post-production, sur les bancs de montage.

Voilà donc un film (et un réalisateur) que je vous conseille. De mon côté, je cours me procurer les autres oeuvres d’Haneke, qui semble bien torturé.

3 commentaires

  1. 6L20 12 Feb / 23:47

    stressant avec ce que tu as raconter on s’attnd a tout moment a les voir tabaser la pauvre femme!

  2. Thanos aka Mr Brightside 13 Feb / 08:30

    Et encore, tu n’imagines même pas ce qu’il se passe après … :-/

  3. 6L20 13 Feb / 11:17

    oui oui je crois bien que j’avais compris, d’ailleur en ai fait des cauchemard cette nuit!