Souvenirs, souvenirs… 29 September 2006 / 11:50

Cette fois, c’est très bizarre… C’est la deuxième promo qui rentre dans l’école en mon absence. Du coup, à traîner dans les couloirs, je perds tous mes repères puique les têtes que je croise ne sont plus du tout les mêmes. Disons que les générations qui suivent prennent leurs marques dans un endroit que je connais(sais) parfaitement. La sensation est étrange, car le souvenir est facile : un billard ici, une partie de coinche à cette table, des nombreux capuccini à la machine à cafés, une engueulade avec un pote dans ce couloir car l’un des deux avait mal codé un projet info, des soirées embrumées et alcoolisées à la cafét’… Ca c’est pour l’école.
Mais l’école se situait sur un campus… Un campus vide, mais là encore avec plein de souvenirs. L’appart’ des amis ici, un barbecue qu’on organisait là, la station d’épuration devant laquelle on passait pour aller faire un base-ball ou un tennis, le voie de chemin de fer, toujours aussi bruyante…
Et sur ce campus, il y avait mon appart… Un appart assez désiré en fait, car c’était un duplex et qu’il avait une vue presque “potable” (sur le coucher de soleil en hiver). Et c’est un ami d’une promo en dessous qui l’a recupéré. J’ai donc eu l’occasion d’y retourner. Là encore, la sensation est étrange : je ne vis plus dedans, mais j’y retrouve mes murs, les miens. J’avais l’habitude d’être particulièrement méticuleux, en fait assez maniaque, je le reconnais… disons maniaque par rapport à des étudiants hétéros en école d’ingé… comme celui qui a repris mon appart’. Il y avait même une petite terrasse, assez sympa pour bosser l’été (ou bronzer), même que quand on marchait dessus, ça faisait des infiltrations dans l’appart des voisins du dessous! C’est dans cet appart que je me suis dis amoureux pour le première fois. C’est aussi dans celui là que j’ai vraiment été amoureux, d’un rennais. C’est là que je lui ai dit “Je t’aime”. C’est dans cet appart, que mon corps s’est (vraiment) libéré, où j’ai appris à avoir des fuck buddies, qui étaient prêts à faire 20 bornes le soir pour venir me rejoindre. J’y ai vomi, j’y ai dormi, j’y ai joué à Mario Kart, j’y ai pleuré, j’y ai fait la fête pendant 24 heures non-stop, j’y ai fait l’amour des tas de fois, j’y ai bossé (un peu tout de même), j’y ai découvert internet gratuit et les joies d’un réseau entre étudiants, je m’y suis couché très tard sans me lever pour aller en cours le lendemain… J’y ai simplement vécu mes 2 premières années tout seul, entre mes 20 et 22 ans… SEUL, sans parents…
Depuis septembre 2005, je bosse : métro, boulot, dodo… Ma vie est routinière et elle ne prévient pas. Elle l’est quand on n’y prend pas garde… la majeure partie du temps. Ca n’a pas été facile l’année dernière, je m’en souviens. Mais je lutte contre cette routine : je vois des amis, je rencontre plein de nouvelles personnes, je sors, je lis, je m’amuse… Je gère. Mais me replonger dans mon atmosphère estudiantine chaque mercredi jusqu’en novembre, ça me fait un petit pincement au coeur… Je deviens un étranger dans ces murs que je hantais il y a encore peu de temps. C’est juste normal, c’est la vie.
Ca me rappelle comme cette époque était facile…