Une page se tourne

Hier soir, j’étais à Rennes pour la remise des diplômes de ma promo. Le soir de cette journée a lieu une soirée avec les 4A de mon école. Elle réunit la plupart des jeunes diplômés pour une ultime occasion à faire la fête à la K-Fêt de l’école.
L’ambiance était assez bizarre en fait : les gens étaient contents d’être là, mais pas plus que ça. Les mélanges de l’open bar étaient super mal dosés, très légers en alcool. Du coup, il fallait enchaîner verres sur verres pour s’oublier un peu et les écouter se plaindre : “mes chefs sont chiants, ils mettent 3 plombes à valider un truc, j’ai des soucis financier, mon agence immoblière à Londres m’a enculé comme c’est pas permis, Aline G. était pourtant amoureuse de moi quand on était à l’école…”. Un peu rien à foutre, en fait… J’ai même raté Les Lacs du Connemara à cause de ce problème de banque (heureusement qu’il reste les Folivores!).
Un ressenti assez spécial donc : se sentir forcé d’apprécier cette toute dernière occasion, conjugué à une ambiance assez impersonnelle, due au fait que ma promo n’était vraiment pas si funky que ça et que tous ces jeunes dont je ne connais pas les visages (à part ceux de mes quelques élèves) aient pris la relève dans cet endroit où j’ai vécu pendant 2 ans. Je l’ai déjà raconté dans un post, mais la sensation était encore amplifiée.

Et la soirée s’est terminée comme à l’époque, avec La dernière Danse de Kyo… (très école d’ingé!) accélérant la nostalgie. C’était ma dernière cuite sur le dernier morceau de la dernière soirée avec des élèves que je connais.

Je suis rentré à Paris, le temps était un peu apocalyptique : des nuages très sombres et un soleil aux nuances d’or. Une page se tourne… définitivement, celle de Rennes.

Libero

Libero est un film italien. Il s’agit d’un père et de ses 2 gamins : une jeune fille et un petit garçon. Leur mère est partie et le père essaie de gérer du mieux qu’il le peut la situation… vraiment pas évidente au quotidien. La mère revient en promettant de ne jamais plus repartir. Et la petite famille redevient un quatuor inséparable… jusqu’à ce que…

Le film, moderne et sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes 2006, tourne autour de la relation d’un parent isolé élevant seul ses enfants. Il parle surtout de comment une relation d’adultes (avec toute sa complexité) peut marquer à jamais les gosses, surtout lorsqu’ils n’ont pas forcément l’âge de tout saisir.

Edit : J’ai aimé le gamin face à son père seul et isolé qui essaie de s’en sortir du mieux qu’il le peut, aussi maladroit qu’il puisse l’être. J’ai aimé ce gamin sur qui repose en très grande partie de l’équilibre de ses parents qui ne tient qu’à un fil très lâche. J’ai aimé le fait que ce rôle qui est vécu par tant de gamins aujourd’hui ait été vraiment crédible, filmé avec sincérité et juste au quotidien. J’ai aimé le tout.
En sortant du film, j’en avais gros sur la patate, j’ai appelé ma mère pour lui dire que je l’aime. Ce n’est pas des mots que je lui dis tous les jours.

Noël… en famille

Pour moi Noël a toujours été une fête familiale. C’est l’occasion de retrouver ma tante artiste-peintre que je ne vois qu’à cette occasion et qui vit à Bastille (et qui ne m’a jamais invité à aller visiter chez elle), mon autre tante et mon oncle ainsi que mes 2 cousines. L’une d’entre-elle est née 4 mois avant moi et quand nous étions gamins, nous étions inséparables et complices. Et puis elle est allée habiter dans le Nord avec ma tante. Du coup, chaque Noël sous le sapin, c’était un moyen pour nous retrouver. Et puis nous avons vécu, éloigné sans trop vraiment garder contact. Nous avons grandi chacun de notre côté et évolué… un peu à l’opposé l’un de l’autre. Moi extraverti, toujours la patata… Elle est devenue vieille-fille bien avant l’heure, avec le sac à main de grand-mère qui va avec. A l’époque où je découvrais les boîtes de nuit, elle s’est retrouvé enceinte d’un mec du Nord (elle s’est vite fait avortée)… et un problème profond a commencé à apparaître dans sa tête, venant probablement d’histoires avec ses parents. A 22 ans, elle a été internée pendant tout un été. Et puis elle en est sortie et a commencé des études d’infirmières, tranquillement, en revenant sur Paris. Moi, je partais pour Rennes. Elle a emmenagé près de chez son père : sur le pallier d’en face avec un chat et un chien. Tout l’inverse de moi donc.
La semaine dernière, à la veille de la soutenance de son mémoire, ma mère m’apprend qu’elle s’est refaîte internée en urgence par sa psy qui la suit toutes les semaines. Mais qu’elle aura une permission pour passer Noël en famille. Elle était donc là le 24 décembre au soir. Elle comatait, arrivait à peine à ouvrir les yeux. A peine arrivée et après avoir embrassé tout le monde, elle est allée s’assoupir, a ensuite ouvert ses cadeaux avec nous, puis s’est recouchée…. pour se réveiller de nouveau pour déguster la bûche. Elle était amorphe.
C’est tellement bizarre comme sensation de voir quelqu’un dans cet état, avec du vide dans le regard, les yeux vitrifiées, la voix fatiguée, la démarche titibante… D’autant plus quand il s’agit de quelqu’un qu’on connaît bien. Que je connaissais plutôt bien, devrais-je dire. Mais aujourd’hui, nous sommes tellement différents. C’est dûr de se dire qu’on a peut-être un rôle à jouer… Rôle que je ne me vois pas jouer actuellement car je suis débordé et parce que le temps nous a trop éloigné pour pouvoir régler ça en 2 heures. Dûr enfin de se rendre compte à chaque fois plus de son sentiment de jalousie qu’elle a envers moi (qui ai bien plus réussi qu’elle) et que je suis sûrement la personne la plus mal placée pour pouvoir l’aider comme elle le mériterait. Ce Noël était triste, juste triste.

A l’approche de Noël, pour certains c’est l’angoisse de se retrouver en famille et pour eux, cette réunion familiale est toujours un échec. J’ai eu la chance que ça n’ait jamais été le cas pour moi. Aujourd’hui, j’avoue bien volontiers que ce n’était pas le meilleur Noël que j’ai passé, même si encore une fois, j’ai eu la chance de croûler sous les cadeaux…

Un sentiment sympa cependant : pour moi, je le disais au début de ce post, Noël était à la base une fête plutôt familiale. J’ai reçu 7 textos de potes pour la première fois cette année, et je dois dire, ça fait bien plaisir! Merci donc aux envoyeurs de textos… et un gros bisou enfin!

Comment bien marcher dans les rues de New York

Plongé dans mon bouquin, ce matin dans le métro, je suis tombé sur un passage qui parlait de New-York. Le texte décrit l’attitude à adopter dans les rues. Ce n’est pas forcément super optimiste, mais c’était un peu mon ressenti lorque j’ai erré sur les trottoirs de Manhattan cet été.
En ce moment, je recommence à fantasmer sur The Big Apple, et je me dis que j’y retournerais bien pour Noël l’année prochaine.

Dans les rues, tout n’est que corps et commotions et, qu’on le veuille ou non, on ne peut y pénétrer sans adhérer à un protocole rigoureux. Marcher dans une foule signifie ne jamais aller plus vite que les autres, ne jamais traîner le jambe, ne jamais rien faire qui risque de déranger l’allure du flot humain. Si on se conforme aux règles de ce jeu, les gens ont tendance à vous ignorer. Un vernis particulier ternit les yeux des New-Yorkais quand ils circulent dans les rues, une forme naturelle, peut-être nécessaire, d’indifférence à autrui. Par exemple, l’apparence ne compte pas. Tenues extravagantes, coiffures bizarres, T-shirts imprimés de slogans obscènes – personne n’y fait attention. En revanche, quelque accoutrement qu’on arbore, la façon dont on se comporte est capitale. Le moindre geste étrange est immédiatement ressenti comme une menace. Parler seul à voix haute, se gratter le corps, fixer quelqu’un droit dans les yeux : de tels écarts de conduite peuvent déclencher dans l’entourage des réactions hostiles et parfois violentes. On ne peut ni trébucher ni tituber, il ne faut pas se tenir aux murs, ni chanter, car toute attitude spontanée ou involontaire provoque à coup sûr des regards durs, des remarques caustiques, et même à l’occasion une bourrade ou un coup de pied dans les tibias.


Extrait de Moon Palace
de Paul AUSTER

La mélancolie de la fin 2006

Je suis un peu d’humeur mélancolique, en cette fin d’année.

En fait, je n’ai pas vraiment vu arriver les fêtes. Si, disons que je les vois arriver… mais que je n’ai pas le temps de m’en occuper et d’aller m’entasser dans les magasins. Alors je ferais comme tout le monde et finirais la veille à pester contre ces gens qui auraient pu, tout comme moi, penser à leurs cadeaux bien plus tôt. Bref, bref, BREF!!! J’adore les fêtes. J’aime Paris à Noël, les lumières des magasins, dans les arbres, la nuit qui tombe tôt… Je trouve ça beau, et ça me rend heureux. Par contre je déteste les gens aigris qui disent ne pas aimer Noël et qui sont blasés par la fin de l’année.

Une sensation un peu mélancolique donc car j’ai envie de faire plein de choses à 2… j’ai envie d’un vrai petit couple. J’ai envie d’être bien avec quelqu’un… et là, tout ça ressort d’un coup pendant les fêtes. Sûrement parce que c’est ce que j’ai connu pile l’année dernière. J’étais tout amoureux et bien dans une relation cucu comme il faut… et j’étais heureux.
Et la fin de l’année, c’est aussi le moment où l’on fait un peu un bilan de ce qu’on a vécu et ça me rend triste de voir que plusieurs fois en 2006, j’ai rencontré des garçons sympas avec qui j’étais juste bien, mais avec lesquels la fameuse flamme ne s’entretenait pas… ou alors le mélange/équilibre forme/fond ne prenait pas.
Bon, on n’en est pas encore au moment des résolutions, mais pas loin.

Un mot, enfin, pour dire que ce n’est pas la déprime du tout. C’est vrai que je suis crevé et sur les rotules depuis la rentrée, mais ça va et j’ai à peu près la forme. Je suis juste un peu sensible. Mais je sais qu’au fond j’aimerais juste cuisiner, regarder la télé sous un plaid, faire des longues grasses mat’ (car je vais en avoir un peu le temps et l’occasion) et je veux faire mon sapin avec un gentil garçon… et plus le temps avance… plus cette fin d’année je sens que je vais la passer seul. Arf.

Journée mondiale de lutte contre le Sida

Aujourd’hui, vendredi 1er décembre : Journée mondiale de lutte contre le SIDA.

Je connais les risques et je les maîtrise au maximum lors de mes pratiques car je ne veux rien laisser au hasard.
Il y a peu, un lecteur m’a demandé de conseiller un jeune breton (17 ans) qui s’amusait en prenant de forts risques. La réponse que j’ai formulée a été de le renvoyer vers Sida Info Service, réflexe pour moi. En fait, je suis totalement halluciné par le fait que des gens ne connaissent pas ces risques. Comment se fait-ce que les jeunes adultes d’aujourd’hui (et les moins jeunes) se conduisent de la sorte et jouent avec leur vie? Est-ce que ce n’est pas enseigné à l’école, ou alors est-ce qu’ils ne l’appliquent pas sous prétexte qu’ils se caractérisent comme étant des rebels ou des je-m’en-foutistes? Je n’ai pas la réponse à ces questions… mais ça fait peur.

Bref, ce matin en mettant mon pull, j’ai eu envie de porter le ruban rouge. Tout simplement pour rappeler aux gens que je croise que le risque est toujours présent et qu’il ne faut ni le minimiser, ni le banaliser…