4 mois, 3 semaines, 2 jours

Ayé, je suis passé du côté UGC de la force, pour suivre les cinémas MK2 qui débarquent sur le réseau le 5 septembre. J’en ai d’ailleurs profité pour faire une gueule à la Marie Duval sur ma carte (cf. mon mobloging).

En compagnie d’Arthur (mon parrain), je suis allé voir le film qui a reçu le palme d’or à Cannes cette année : 4 mois, 3 semaines, 2 jours réalisé par le roumain Cristian Mungiu. C’est bien un film lauréat de la palme… L’histoire nous raconte le parcours de 2 amies dont l’une se fait avorter en Roumanie en 1987 alors que l’interruption volontaire de grossesse est prohibé.

Le réalisateur nous livre un portrait froid de ces 2 amies auxquelles il est impossible de s’identifier. La mise en scène installe une distance entre les 2 filles et le spectateur, nous livrant froidement cette histoire si particulière relatant l’interdiction de se faire avorter dans ce pays, il y a 20 ans : les jeunes femmes étant confrontées à un système parallèle, sanctionné par la Milice roumaine.
Le film dure 2 heures, avec parfois des longueurs, mais on est très vite précipité dans l’angoisse de ces jeunes amies. De longs plans, parfois de 10 minutes installent cette atmosphère proche du documentaire, l’absence de bande-son accentue encore cette impression qui laisse rapidement place au malaise que l’on peut ressentir au visionnage des images, parfois crues.

Je ne peux pas dire que j’ai aimé ou non, je salue la manière dont le film est réalisé car il est à la fois touchant et dur, à la fois spécial et froid.

C’est donc bien un film lauréat de la palme d’or… A conseiller dans une ambiance particulière : ce n’est pas un film qui transporte, mais c’est un film de qualité.

Electroma, le film des Daft Punk au cinéma du Panthéon

Dernièrement, j’ai été emballé par le concert des Daft Punk à Bercy en juin dernier, assez pour me procurer un live et l’écouter en boucle. Et cet emballement a aussi touché quelques potes et nous nous sommes dit qu’il fallait absolument qu’on aille voir le film réalisé par les Dafts : Electroma. Tous les samedi soirs à 00h, le cinéma du Panthéon diffuse le film des DJs et hier accompagné de TacTac, Henrisson, MuxuMunu, Matorif et FX, nous nous sommes retrouvés pour la séance nocturne.

Voici la bande-annonce d’ Electroma :

[youtube dzN6eFPx-B4]

Que dire? Ben en fait pas grand chose, vraiment! A part une énorme déception : pendant les 1h15 que dure la séance, il ne se passe strictement rien. En tout et pour tout, les moments où il se passe quelque chose doivent pouvoir tenir en 4 minutes… Le reste est long, très long, trop long, sans un grand intêret. En très gros : dans une ville de robots qui ont une vie de robots, deux robots en ont marre d’être des robots et ils essaient de devenir plus humain… Youpîîîîîîî!

J’ai été déçu, car je pensais au moins pouvoir retrouver quelques morceaux des artistes français, mais il n’en ai rien : la plupart du temps, on entend des basses très longues et très sourdes pendant que 2 robots marchent seuls dans le désert, pendant 30 minutes non-stop. Ah et n’oublions pas le plan final sur lequel un des Dafts traverse l’écran, action qui dure environ 5 minutes. On relèvera cependant la musique sur ce dernier plan, celle qui bouge le plus de tout le film. Autant vous dire que nous 6, nous nous sommes accordés des périodes de mini-sommeil : pendant que l’un s’affalait sur l’autre à ma gauche, je le réveillais pour sombrer à mon tour un quart d’heure plus tard.
Je trouve ça dommage, et ma déception est grande. J’imagine qu’ils se sont fait plaisir avec tout ce qu’ils ont pu gagner en réalisant ce long métrage mais je ne parlerai pas de chef-d’ouvre. Je me suis ennuyé à mourir et j’ai du mal à concevoir que ce film trouve son public.

Finalement le moment le plus chouette de la soirée a été la réalisation de la vidéo sur laquelle TacTac se prend pour la Farmer. (hihi, ici vous pouvez commenter :) )

Funny Games d’Haneke

Hier soir, en bon film de dimanche soir, je me suis visionné Funny Games le film de l’allemand Michael Haneke, nominé à Cannes en 1997. En fait, une amie jounaliste me l’avait conseillé lorsqu’elle reçut le coffret du réalisateur qui vient de sortir. A cette occasion, elle s’était faite une petite retrospective et m’a alors parlé de ces films. J’avais vu Caché (Juliette Binoche et Daniel Auteuil) lors de sa sortie en salles et j’avais trouvé le style assez spécial, mais avec néanmoins une bonne impression : ce genre de films qui a ses propres règles cinématographiques et à la mise en scène à la coupe sèche sont bien loin des réalisations habituelles (et autres blockbusters). Sur cette base de peu de connaissance d’Haneke, je me suis donc procuré Funny Games.

L’histoire : une famile (un père, une mère et le bambin de 5-6 ans) part en vacances dans leur maison au bord d’un lac. Ils déballent leurs affaires jusqu’à ce qu’un jeune homme légèrement enrobé, très poli, vienne demander quatre oeufs. Il les casse. Puis il devient insistant et en redemande. C’est là que le film commence à dégénérer. Sous l’apparence agréable de ce garçon plutôt propret et de bonne famille, se cache en réalité, un véritable monstre. Il se fait rejoindre par un ami et tous les deux commencent à séquestrer la famille… à coups de club de golf dans les genoux. Un extrait pour vous donner une idée : celui du début qui met dans l’ambiance.

[youtube eqRXL-YMFpI]

On est face à une violence gratuite où le spectateur n’est réduit qu’au stade de simple voyeur passif qui reçoit en pleine face les évènements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Le malaise est alors un état de fait obligé à la digestion de cette violence. Haneke a sa manière de mettre en scène qui déclenche ce malaise : de longs plans séquences, ponctués de cris (et de sang) ou en silence, un montage sans sophistication… toutes ces choses qui font que l’on est propulsé au coeur du film. Je suis sensible à ces réalisations et à ces mises en scène qui représentent tout autant un travail de pré-production dans la tête du réalisateur que de post-production, sur les bancs de montage.

Voilà donc un film (et un réalisateur) que je vous conseille. De mon côté, je cours me procurer les autres oeuvres d’Haneke, qui semble bien torturé.

Libero

Libero est un film italien. Il s’agit d’un père et de ses 2 gamins : une jeune fille et un petit garçon. Leur mère est partie et le père essaie de gérer du mieux qu’il le peut la situation… vraiment pas évidente au quotidien. La mère revient en promettant de ne jamais plus repartir. Et la petite famille redevient un quatuor inséparable… jusqu’à ce que…

Le film, moderne et sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes 2006, tourne autour de la relation d’un parent isolé élevant seul ses enfants. Il parle surtout de comment une relation d’adultes (avec toute sa complexité) peut marquer à jamais les gosses, surtout lorsqu’ils n’ont pas forcément l’âge de tout saisir.

Edit : J’ai aimé le gamin face à son père seul et isolé qui essaie de s’en sortir du mieux qu’il le peut, aussi maladroit qu’il puisse l’être. J’ai aimé ce gamin sur qui repose en très grande partie de l’équilibre de ses parents qui ne tient qu’à un fil très lâche. J’ai aimé le fait que ce rôle qui est vécu par tant de gamins aujourd’hui ait été vraiment crédible, filmé avec sincérité et juste au quotidien. J’ai aimé le tout.
En sortant du film, j’en avais gros sur la patate, j’ai appelé ma mère pour lui dire que je l’aime. Ce n’est pas des mots que je lui dis tous les jours.

La méthode

Voilà un film original! Un film italien, argentin et espagnol, sorti le 20 septembre. Le réalisateur de La Méthode est Marcello Pineyro.

7 cadres sup’ vont à un entretien d’embauche pour une grande entreprise à Madrid, un matin de manifestation altier-mondialiste qui paralyse la capitale espagnole. Après un rapide salut à la secrétaire, les candidats s’installent dans une salle sobre, autour d’une table, avec un écran d’ordinateur face à eux… Et ils s’aperçoivent que le salle est fermée à clefs. Ils font connaissance et entrent très vite eu coeur d’une méthode de recrutement très spéciale : les personnages doivent d’éliminer entre eux. On comprend très vite, que c’est le dernier qui restera, qui aura le poste. Seulement cette méthode devient terriblement sadique :

“Après une explosion atomique, vous faites partie du programme Sauvons la race humaine, et vous êtes invités à vivre pendant 20 ans, dans un bunker. Seulement, il n’y a que 5 places. Expliquez, à la vue de votre CV pourquoi il est essentiel que vous fassiez partie de ce programme et éliminez à l’unanimité celui qui n’est pas essentiel”.

Le débat se tourne entre celui qui saura raconter des histoires et celle qui ne pourras plus avoir d’enfants… dans 20 ans.
…Et les écrans s’éteignent au rythme des éliminations…
Ce huis-clos réunit toutes les bonnes personnalités : le 2 jeunes amants qui ont eu une amourette dans le passé, le macho espagnol, la victime timide, la femme-boss en fin de règne… Les codes de la real-tv sont les mêmes : mais ici il s’agit d’une fiction et le voyeurisme du spectateur prend un véritable pied à observer ce combat à mort pour le poste.
La mise est scène est très “Message à Caractère Informatif” de Canal+, et c’est un film qui change beaucoup de ce qu’on a l’habitude de voir : entre les superproductions ou comédies américaines et les films français…

Courrez-y!+ d’infos :

  • Le site du film (en espagnol)
  • Le film sur “Comme au Cinéma”
  • Katie Holmes restera Joey

    J’ai un problème avec Katie Holmes. Je ne la connais pas très bien pour ce qu’elle a fait au ciné. J’aimais bien (beaucoup) Dawson que je regardais le dimanche après-midi sur TF1. Et puis, on ne reviendra pas sur son vrai-faux mariage de la fausse-vraie histoire avec Tom Cruise.

    Hier soir, je suis donc allé voir Thank you for Smoking, ce film qui parle d’un lobbyiste du tabac, sans scrupule, aux Etats-Unis. En fait j’avais lu le livre il y a 6 mois, et le bouquin m’avait pas mal séduit. En voyant la bande-annonce, je me suis dit qu’il fallait absoluement que j’aille le voir dans les salles obscures. Le film est pas mal, mais je suis un peu déçu par rapport au livre, bien plus prenant… comme c’est souvent le cas. Bref, le film se laisse tout de même regarder.
    Je n’avais pas vu le casting, et en découvrant le générique, je vois Katie Holmes. A cet instant, je me dis que ça risque d’être sympa, ne voyant pas quel rôle elle allait avoir dans l’histoire.

    Et puis elle débarque, sous les traits de la journaliste du Washington Post. Dans le bouquin, la fille est décrite comme allumeuse de pemière, sulfureuse, adorant le cul… A l’écran, nous retrouvons donc Joey de Dawson. C’est vraiment l’impression qu’elle me donne : une fille encore adolescente (genre presque pas finie), la seule différence c’est que maintenant, elle bois du vin et sait lever un sourcil de plus. Sinon, rien de neuf dans son jeu : les mêmes lèvres tombantes quand elle ne Suri pas (ohoh, jeu de mot!) et/ou quand elle fait son air de chien battu…

    …ou alors le sourire à rayer un parquet pôli…


    Et les pseudo-scènes de cul sont peu crédibles non-plus. On a surtout l’impression que cette jeune demoiselle est du genre à porter les culottes de grand-môman.

    Mon problème avec la miss Holmes, c’est que je ne la trouve pas crédible. Et je ne l’ai vu dans rien d’autres que des seconds rôles sans intêret, avec les mêmes mimiques et aucune nouveauté dans son jeu.
    Quand à Dawson, puisque j’en parle, j’ai toujours été pour rebâtiser le nom de cette série, et l’appeler Pacey, qui était bien plus craquant et bien plus charismatique. Voilà, c’est dit!
    Pour en finir avec avec Katie, souhaitons lui qu’elle ne finisse pas juste “femme de…”, car elle s’embarque un peu sur ce chemin là, si elle a la carrure pour garder Tom… et si celui-ci arrête de l’enfermer. Dans le cas contraire, elle se retrouvera seule avec son bambin, à l’élever, peut-être dans le Mi-Suri (ohohOH, second jeu de mots, qui légitime ce dernier paragraphe).