Vendredi soir, j’ai été invité grâce à Arthur à la diffusion en avant-première d’une série en 6 épisodes qui va débarquer sur France 3 à la rentrée prochaine. C’est une production franco-belge et nous étions conviés à la diffusion des 6 épisodes de 52 minutes à l’espace Cardin : Les Oubliées avec Jacques Gamblin en tête d’affiche, le tout de 17h à 23h30, en présence d’une grande partie de l’équipe.
Je suis un grand fan de séries américaines et j’ai déjà eu l’occasion de le dire : Desperate Housewives, Dexter, 24, Nip/Tuck, Prison Break… Les scénaristes américains ont le don pour pondre une bonne histoire, souvent réalisée de manière efficace : de belles images, de l’action, de l’humour, du sentimentalisme et tout ce qui fait qu’on s’y accroche.
Par contre, il est vrai que j’ai des réticences à regarder et à me laisser prendre par les séries françaises, parfois bonnes mais qui manquent aussi trop souvent de cachet et de classe.
Les Oubliées a déjà un site et la bande-annonce ne m’avait pas clairement convaincu : trop de clichés français au visionage. J’y suis allé en me disant que j’allais y rester pour les 2-3 premiers et que je me laisserai éventuellement tenter par la suite, tranquillement chez moi devant la télé…
Le fait est que je me suis laissé accroché de A à Z, pendant toute la soirée. C’est effectivement français sur beaucoup de points : paysages, jeu des acteurs (parfois un peu léger au début, mais c’est normal quand on part avec des a priori)… La mise en scène est toutefois très moderne : des plans très courts, caméra à l’épaule faisant entrer le spectateur au coeur de l’action. La série se passe dans la région de Lille et de Boulogne-sur-Mer et l’image que renvoient les décors est splendide : sombre, participant d’autant plus à l’ambiance noire qu’ont voulue rendre les metteurs en scène. La bande sonore y joue un rôle également important (tout comme dans les séries US), alternant moments silencieux et longues envolées dans l’action ce qui rend un final, un mixage très étrange et saccadé, mais qui participe à l’atmosphère globale. Et toute cette ambiance est bien recréée et il faut dire que oui, c’est efficace et que oui, on se laisse prendre. A cela se rajoute des cliffs (fin d’épisodes), plutôt réussis qui donnent envie de voir la suite. L’avantage de la projection est que nous avions l’épisode suivant diffusé à la suite. J’avais de vieux souvenirs de Jacques Gamblin mais rien de bien ancré dans ma mémoire, il faut cependant bien lui concéder qu’il est assez sexy dans le genre mûr. De plus, il est entouré d’une kyrielles d’acteurs plutôt convaincants au final, qui participent à la réussite de la série ; le second flic plus jeune ayant du mal à jouer les hétéros (so queer en vrai!).

L’histoire raconte 6 disparitions de jeunes filles qui s’évanouissent dans la nature durant 15 années dans le Nord, le serial-killer laissant les habits de sa victimes lavés et repassés dans la nature. Jacques Gamblin enquête depuis le début et l’affaire va lui être retirée. Une série qui parle de l’obsession, celle de ce flic pour cette affaire qui lui fait avoir des visions et des troubles de l’esprit (mêlant ainsi habiles flash-back à la réalité). Voilà un scénario classique de polar, mais l’habilité du tournage nous plonge dans un vrai thriller angoissant. Alors, malgré un début un peu léger, on rentre bien dedans. Par contre, je ne sais pas si c’est parce que j’avais la possibilité d’aller jusqu’au bout de l’histoire que je me suis laissé convaincre. La difficulté est de fidéliser le téléspectateur, pas forcément évident au bout du premier épisode. Tout de même, le scénario est bien ficelé et le spectateur que j’ai été s’est laissé prendre au jeu de manière à ce que plus, l’histoire avance, plus je doutais de tous les personnages… jusqu’à la révélation finale, lorsqu’on apprend ce qui se passe depuis 15 ans dans la région lilloise : je ne vous spolierai pas, mais je ne vous cacherai pas non plus que la fin est un poil décevante car elle ne reflète pas bien ce qu’on a attendu pendant les 6 épisodes, mais elle vaut le coup d’oeil!
Je me suis laissé entraîné pendant toute la série, j’ai vraiment été épaté. Espérons que les scénaristes et les metteurs en scène français s’en inspirent et nous pondent plus régulièrement des séries de ce genre là. Vous l’avez compris, malgré quelques petits défauts, Les Oubliées est un nouveau genre dans la réalisation de séries sombres en France et je vous incite donc à suivre d’un oeil l’apparition des premiers épisodes sur votre programme télé.
+ le site officiel: lesoubliees.fr (avec la bande-annonce pour vous en donner un avant-goût)
